80% des municipalités du bassin versant du fleuve St-Jean qui possèdent une prise d’eau potable collective, s’approvisionnent en eau souterraine. Dans les municipalités qui ne sont pas équipées d’une prise d’eau potable collective, l’approvisionnement en eau est assuré par des puits individuels, qui puisent eux-aussi en majorité dans les eaux souterraines. En effet, l’eau souterraine est généralement de très bonne qualité, facilement accessible et la quantité d’eau disponible est souvent moins vulnérable au sécheresses estivales.
Malgré leur importance, nous connaissons plutôt mal nos eaux souterraines et peu de mesures sont mises en place pour les protéger. Seules les eaux souterraines destinées à la consommation font l’objet de règlements :
Lors du cycle naturel de l’eau, les précipitations sont absorbées par les lacs et les cours d’eau et une partie de cette eau s’infiltre dans le sol et alimente ainsi les nappes d’eau souterraines. En période de sécheresse, ces nappes d’eau souterraines serviront à leur tour de source d’alimentation pour les lacs et les rivières, limitant ainsi l’ampleur de la sécheresse. Or, plusieurs études démontrent que les précipitations tendent à être moins fréquentes mais plus abondantes (UQAR 2007). Cette modification du régime des précipitations limite alors le remplissage des nappes souterraines. En effet, lorsque les précipitations sont trop abondantes, le sol n’a pas la capacité d’absorber toute l’eau. Elle ruisselle alors le long des pentes du bassin versant et termine sa course dans le réseau hydrique, causant des débordements plus ou moins importants des lacs et des cours d’eau.
Dans un tel contexte de variabilité climatique, le rôle d’éponge naturelle des milieux humides revêt un caractère primordial. Lorsque les précipitations sont abondantes, la capacité de rétention des milieux humides permet alors d’absorber les excédents d’eau et d’amortir l’écoulement en aval. Ils régularisent et ralentissent alors l’écoulement de surface provoqué par les orages et les dégels, permettant ainsi de réduire l’érosion du sol en aval. De plus, l’eau retenue peut s’infiltrer dans le sol de façon à recharger les nappes d’eau souterraines. Les milieux humides sont donc un maillon important du cycle hydrique des bassins versants. Leur dégradation a des conséquences néfastes sur l’ensemble du système d’écoulement du réseau hydrique.
Le Réseau Québécois sur le Eaux Souterraines (RQES) offre de nombreuses informations permettant de mieux comprendre le fonctionnement de ces eaux. Ce regroupement de chercheurs et d’acteurs des eaux souterraines a pour vocation de faciliter le transfert des connaissances existantes: https://rqes.ca/structure-du-rqes/