Dans son ensemble, le fleuve Saint-Jean « Saint-John river » draine un bassin versant de 55 000 km2. Ce bassin versant est situé à 50% dans la province du Nouveau-Brunswick, à 37% dans l’état américain du Maine, puis à 13% au Québec. Le texte suivant, tiré du document cartographique « Le Saint-Jean, portrait d’un fleuve », résume bien toute la grandeur et la richesse de ce cours d’eau majeur dans l’Est de l’Amérique du Nord.
Des profondeurs boisées du Maine jusqu’à la baie de Fundy, sur la côte du Nouveau-Brunswick, le Saint-Jean parcourt une distance totale de 673 km. C’est un des plus longs cours d’eau de l’est de l’Amérique du Nord. Les multiples facettes de la personnalité qu’il révèle au fil de sa course vers la mer en font aussi un des plus remarquables.
À sa naissance, on remarque surtout sa nature sauvage, alors qu’il traverse les légendaires étendues boisées du Nord du Maine. Sur 55 km, l’un de ses embranchements (la rivière Saint-Jean Nord-Ouest) marque la limite territoriale entre le Québec et le Maine. Plusieurs affluents prennent d’ailleurs leur source en sol québécois. Un peu plus loin, le fleuve est rejoint par un cours d’eau sauvage du Maine, l’Allagash. Ce corridor de 150 km fut un des premiers réseaux fluviaux à être désigné comme étant une rivière naturelle et panoramique aux États-Unis. Lorsqu’il atteint le saillant néo-Brunswickois, le Saint-Jean se domestique quelque peu. Des fermes et des localités ont été sculptées à même le paysage forestier naturel qui s’étend sur ses rives. C’est encore un cours d’eau frontière sur 110 km. Juste en amont de Grand-Sault, au Nouveau-Brunswick, il obtient sa pleine citoyenneté canadienne et se jette à l’assaut des collines de l’une des zones de culture de pommes de terre les plus vastes du pays. L’influence humaine est notable dans cette portion du fleuve où l’on retrouve trois barrages hydroélectriques qui le retiennent captif sur de longues étendues.
Près de Fredericton, le fleuve entre dans sa phase estuarienne et présente un autre aspect de sa personnalité. Sur une distance de 130 km, imposant et calme, il déambule sereinement en contournant des îles basses, des marais, des pâturages et rehausse les magnifiques paysages riverains. Juste avant de rejoindre la mer, l’imposant cours d’eau s’amincit pour traverser Saint-John la capitale et principale agglomération du Nouveau-Brunswick.
Le fleuve Saint-Jean draine un bassin de plus de 55 000 km2, soit un territoire plus vaste que la Suisse. Un peu plus de la moitié de son bassin versant se trouve au Nouveau-Brunswick, plus du tiers se trouve au Maine et environ 13% se trouve chez nous, au Québec. Tant sur le plan géographique que métaphorique, le Saint-Jean assure une présence unificatrice.
Le fleuve Saint-Jean a lui-même été baptisé le 24 juin 1604, jour de la fête de la Saint-Jean-Baptiste, quand l’expédition du Sieur de Monts et de Samuel de Champlain a jeté l’ancre à l’embouchure du fleuve.